Pour les élections européennes, la liste des Républicains est emmenée par François-Xavier Bellamy.

Voici le programme du parti : 

https://www.republicains.fr/elections_europeennes_2019/projet

Nous avons échangé au téléphone avec Thibaut Sannier, référent jeune Les Républicains pour les Vosges.


Arthur : Thibaut Sannier, bonjour, qu’est ce que l’Union Européenne pour toi ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Bonjour. Pour moi, l’Union Européenne, c’est une alliance entre les peuples européens, un conglomérat de nations et de peuples, qui permet d’être aujourd’hui dans une période de paix, sans discontinuer, depuis plus de 70 ans. C’est ça, l’Union Européenne, à mes yeux, c’est avant tout ça.

C’est aussi un marché commun, une histoire commune, une culture commune, et surtout des peuples qui ont fait le choix de se rapprocher, dans leurs institutions et dans leurs cultures pour maintenir la paix dans un système démocratique.

Arthur : Qu’est ce qui définit un citoyen européen, selon toi ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : C’est un petit peu l’aboutissement du Républicain, et du démocrate. c’est l’endroit de la planète où on peut considérer qu’on est le plus avancé dans les droits et dans le système démocratique. Pour moi, être un citoyen européen, c’est être tourné vers l’avenir, vers un système plus juste.

Arthur : Qu’est ce qui peut changer, si le jeune qui nous écoute ou qui nous lit, va voter le 26 mai ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Concrètement, beaucoup de choses, parce que chaque voix compte. Comme il n’y a qu’un seul tour, c’est d’autant plus important.

Le système de proportionnelle qui a été adopté pour les européennes permet de définir quel groupe, que ce soit le PPE, l’ALD, les sociaux-démocrates va obtenir non-seulement la présidence, les vice-présidence, mais surtout les présidences de commission. Un système de points basé sur une théorie mathématique qui permet de donner plus de poid à un courant politique, qui devra mettre en oeuvre les politiques de sa campagne à l’échelle européenne.

C’est pour ça que c’est très important de voter, parce que comme pour chaque élection européenne, le taux de participation est bas, donc chaque vote compte. C’est comme ça qu’on arrivera à faire bouger les choses en Europe.

Arthur : Est-ce que tu considères que la jeunesse est suffisamment représentée en politique, que ça soit dans les discours et dans les actes ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Non. Je vais être sincère avec vous, je considère que la jeunesse n’est pas suffisamment représentée en politique. Ce n’est qu’une petite branche de notre lit. La jeunesse, c’est, disons, jusqu’à 30 ans, et ce n’est plus la majorité de notre vie aujourd’hui.

La jeunesse n’a jamais vraiment été sur-représentée dans les partis politiques, parce que justement il faut avoir du temps, des connaissances, des capacités. Les gens se plaignent de ne pas avoir les compétences, c’est dommage, avant, les partis politiques étaient des institutions qui formaient. Quand on avait le RPR (ancêtre des Républicains) ou le Parti Socialiste, ça formait des gens extrêmement brillants, qui pour le coup, étaient au service de la Nation.

C’est pour ça que la jeunesse doit à tout prix s’engager encore plus. C’est l’impulsion, la jeunesse est toujours tournée vers l’avenir, et c’est ça qui compte aujourd’hui.

Arthur : D’ailleurs votre tête de liste, François Xavier Bellamy, n’est pas très connu du grand public, il n’a pas une grande expérience de la représentation

Thibaut Sannier, Les Républicains : Il n’était pas du tout connu, c’est plutôt ça qui est surprenant, c’est pas tant qu’il n’ait jamais porté les couleurs d’un parti. C’est quelqu’un qui n’a pas eu d’immenses responsabilités comme on a l’habitude de le voir.

En Marche nous envoie un ministre (Nathalie Loiseau, ex-ministre chargée des Affaires Européennes, ndlr) le RN essaye de nous envoyer un ancien attaché parlementaire qui a été conseiller régional.

Nous on a essayé d’envoyer quelqu’un qui était plus dans le local, même s’il était adjoint d’une assez grosse mairie. En fait c’était quelqu’un très novice dans la politique spectacle. De voir des salles de 4000 personnes écouter ses meetings, je pense que ça a changé sa vie, il n’avait jamais connu ça avant, comme nous n’avions jamais connu un novice en politique auparavant.

Arthur : Un moment, une action, une mesure, qui fait honte à ton sens de l’Union Européenne ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Je n’irai pas jusqu’à honte, je vais parler de non-sens. C’est quand Bruxelles refuse la fusion entre Alstom et Siemens. On se retrouve dans une situation où on devait créer un champion européen du ferroviaire, face à une concurrence internationale qui est absolument hallucinante. Face à la Chine qui a de très bonnes entreprises dans ce domaine, face aux Etats-Unis de l’autre côté. On se retrouve dans la difficulté parce qu’on s’impose des règles qu’on impose pas aux autres.

Aujourd’hui on impose à nos entreprises d’être mis en concurrence sur 95% de nos marchés publics avec l’étranger. C’est à dire qu’une entreprise française qui veut participer à un marché public en France doit se battre face aux chinois, face aux américains. Et en Chine, je crois que ce n’est même pas 20%, aux Etats-Unis 35%. Le Canada est à 50% aujourd’hui. Donc c’est un problème de réciprocité  entre les états. On va s’imposer des choses extrêmement dures mais dans le même temps nos concurrents ont des avantages hallucinants. Ils sont dans une sécurité et un bien être dans leur économie, ce qu’on ne favorise pas du tout pour nous.

Arthur : Ça va peut être te faire sourire, c’est exactement la même réponse que Romane Biston, de LREM.

Thibaut Sannier, Les Républicains : Sur certains points on peut être d’accord, c’est vrai. C’était vraiment choquant de voir que l’UE était cassée à ce moment-là. On arrivait pas à se dire qu’on ne va pas sauver d’emplois, en refusant la fusion, donc de la souffrance pour les gens, un changement radical de notre société, du chômage, et en même temps on perds notre savoir faire et tout ça pour quoi ? Parce qu’on s’impose des choses qu’on impose pas aux autres. On n’a pas assez d’autorité et de franchise pour dire autres stop, alors qu’on se fait marcher dessus.

Arthur : Et pourtant l’UE a un vrai poids politique à l’échelle internationale.

Thibaut Sannier, Les Républicains : C’est le plus grand marché commun, c’est la plus grande force politique. A partir du moment où les 27 parlent d’une seule voix, c’est colossal. J’ai vu une caricature magnifique dernièrement. On voit 3 requins passer aux traits de Poutine, Xi Jinping et Trump face à un énorme banc de poissons qui forme une baleine bleue aux couleurs de l’UE. Les 27 pays se protègent face aux requins en étant les uns avec les autres. C’est ça l’UE, une alliance qui permet de peser dans le monde et qui permet de s’en sortir face aux géants américains, chinois et mêmes russes qui sont aujourd’hui moins puissants militairement mais qui économiquement et politiquement pèsent énormément.

Arthur : Au contraire, un moment, une action, une mesure qui selon toi, honore l’UE ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Je dirais que c’est lorsque l’UE a fait le choix, assez compliqué, de dire stop. C’est un long prolongement mais ce qui honore vraiment l’UE aujourd’hui, c’est l’absence de guerres, l’absence de tensions militaires, et qu’on ait pas encore fermé nos frontières à nos voisins. On a jamais repris les armes les uns contres les autres. Il y a eu des tensions et des problèmes mais ça s’est toujours réglé diplomatiquement, dans le conseil des ministres européens, pour permettre d’apaiser les tensions et de faire cette Europe de paix. Et c’est ça qui honore vraiment l’UE et qui est exactement dans les textes fondateurs, même si on a pas toujours avancer ensemble, maintenant on le fait.

Arthur : En dehors des personnalités de ton parti, peux-tu citer une femme ou un homme politique qui s’est illustré(e) en bien lors de cette campagne ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : En bien ? Ah c’est dommage, on en a vu plein s’illustrer en mal lors de cette campagne pour les élections européennes. C’est un peu compliqué de trouver des qualités pour des politiques parce qu’il y a eu vraiment des gros coups bas et ça déshonore beaucoup de personnes quand Nathalie Loiseau fait son déni de démocratie, c’est très difficile de lui trouver une qualité. J’ai un peu de mal.

Arthur : Mais, on est tous d’accord pour le dire, ça n’a pas été une campagne des idées.

Thibaut Sannier, Les Républicains : C’est pas une campagne des idées parce que les deux qui se sont illustrés pendant cette campagne de manière plus ou moins positive ou négative c’est Emmanuel Macron et Marine le Pen qui se sont fait la courte échelle pendant tout le long, qui ont dit : « c’est l’un ou l’autre ». Ils ont tué la démocratie sur cette élection puisqu’on se retrouve avec des partis à gauche de Macron qui ne sont absolument pas écoutés, pas visibles, donc on ne fait même pas attention à ce qu’ils pourraient nous dire. Le centre et la droite on essaie d’être audible mais tous les médias ne parlent que d’une seule chose : le duel Macron – le Pen. Et on éteint tout le reste, c’est-à-dire qu’on a pas parlé d’Europe, on a parlé d’une lutte à mort entre Macron et le Pen qui ne sont mêmes pas candidats.

Arthur : Ce n’est même plus Nathalie Loiseau qui figure sur les affiches de LREM.

Thibaut Sannier, Les Républicains : Alors que les autres n’ont pas le droit d’utiliser ni le drapeau européen, ni le drapeau français, et là on se retrouve avec un président de la république sur des affiches. C’est un peu particulier, à se demander si il n’y a pas un culte de la personnalité quand même. Il est partout, c’est très perturbant. J’aurais bien aimé entendre Nathalie Loiseau parler d’Europe et au final ça a été une mascarade, elle n’a pas parlé de son programme. Personne n’arrive vraiment à savoir, ils ne sont pas audibles sur leur programme, ils sont audibles sur le « nous allons battre le RN ».

Arthur : C’est un référendum, il y a deux possibilités dans cette élection, il y a un oui et il y a un non et c’est tout..

Thibaut Sannier, Les Républicains : Et à un moment donné, on ne peut pas faire de toutes les élections intermédiaires des référendums contre le pouvoir en place. Je ne suis pas d’accord avec ce que propose les macronistes, les députés LREM, j’ai beaucoup de divergences avec eux. Mais, on doit discuter d’Europe, pas parler juste d’accepter la position du gouvernement en votant pour LREM aux européennes ou être contre et voter Rassemblement National. Mais non, j’ai envie de proposer des alternatives, de proposer autre chose, j’ai envie d’être positif, pas dans le négatif sanction, ou dans le béat qui dit que c’est parfait et qui aime Macron, ça n’intéresse personne. C’est dommage parce que l’UE est quelque chose d’extrêmement important et je suis persuadé que c’est l’avenir parce qu’on se retrouve dans une situation où on a besoin les uns des autres et où on n’acceptera pas que le vote soit toujours confisqué de cette manière. Il y aura un basculement. Et entre Macron et le chaos, on nous répète ça, mais un jour Macron ne sera plus là et qu’est-ce qu’il se passera ? C’est pour ça qu’on doit proposer des alternatives, que la jeunesse doit s’engager, et c’est pour ça que moi je voterais Les Républicains aux élections européennes.

Arthur : On va revenir aux idées, quelle idée en particulier tu es fier de porter dans cette campagne des élections européennes ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Il y en a une qui m’a vraiment beaucoup plu car je l’ai trouvé cohérente et j’ai été fier que ma famille politique propose des mesures écologiques. C’est la barrière écologique, une barrière douanière qui permettrait de défendre le marché européen en imposant des quotas de carbone et de permettre que les entreprises extérieures à l’UE soient obligées de payer si elles ne se conforment pas aux standards européens. L’exemple le plus simple, quelque chose qui arrive de l’extérieur de l’UE n’a pas du tout été produit en respectant nos normes écologiques, ni même nos normes sociales. C’est-à-dire que le travail des enfants qu’on a pu voir en Asie ou Afrique, il est bien réel. Et si on laisse entrer les produits sans taxer, sans rien faire et en laissant tranquillement les choses se faire, on laisse cette situation perdurer. Et donc ce qui est intéressant, c’est qu’en taxant on force les entreprises à payer pour l’empreinte carbone. Et donc on a la possibilité de réinvestir cet argent pour produire mieux en Europe, pour produire les mêmes produits également. Mais en utilisant pas ces quotas de carbone en ne faisant pas déplacer le thon qu’on va pêcher en Atlantique, qui est ramené sur les côtes françaises puis expédié en Chine pour être traité, filtré pour ensuite revenir en France être consommé. C’est pas logique, on doit réapprendre à produire certaines choses, à produire correctement en respectant des standards écologiques cohérents. C’est là où l’UE peut être très très utile.

Arthur : Pourquoi un jeune en particulier doit voter pour la liste des Républicains ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Parce que je considère que la liste LR, qui est une union de la droite et du centre, prône une vision d’avenir. On ne veut pas le chaos, on ne veut pas la destruction de l’UE, qui est notre avenir. On ne veut pas non plus une Europe béat qui met juste des instances supranationales sans jamais qu’elle ne puisse sanctionner. C’est une liste cohérente avec énormément de talent, énormément de personnes qui ne souhaitent qu’une seule chose, être au service des peuples de l’UE et pas juste d’intérêts particuliers. Et cette liste va prôner une vision d’avenir en renforçant l’UE et également la France. C’est en renforçant le rôle de la France dans l’UE qu’on va réussir à améliorer les choses en Europe. C’est pas en abandonnant le bateau qu’on améliorera les choses. Il y a énormément de choses qui se passent au niveau européen et c’est à nous la jeunesse de dire qu’on veut intervenir là-dedans, qu’on veut voter. La jeunesse est tournée vers l’avenir et la seule liste qui défend vraiment un avenir important, cohérent pour l’UE, c’est la liste des Républicains.

Arthur : Une dernière question pour terminer, quelque chose qui symbolise l’UE à tes yeux ?

Thibaut Sannier, Les Républicains : Je pourrais dire paix mais aussi l’Europe des projets. Pour moi l’UE c’est l’Europe des projets, et à travers les Républicains, c’est ce que je veux impulser, une Europe des projets. Pas une Europe déconnectée mais une Europe des projets qui améliorent les choses comme on a pu le faire avant.

Arthur : Merci beaucoup Thibault Sannier, tu t’exprimais pour la liste des Républicains, emmenée par François Xavier Bellamy aux élections européennes du dimanche 26 mai. Tu es référent des jeunes Républicains pour les Vosges, je te remercie !


La rédaction de Première Pluie