Venezuela

Les Vénézuéliens ont voté par référendum pour savoir s’ils voulaient intégrer à leur pays l’Essequibo, un territoire riche en pétrole. Ils ont dit oui à 95%. Mais l’Essequibo est administré par le Guyana, et ces derniers n’ont pas été consulté avant la décision de leur voisin. Nicolas Maduro, le président vénézuélien, considère lui que ce vote fait preuve de loi. Il a envoyé des troupes se poster à la frontière, a montré à la télé une carte du pays incorporant le nouveau territoire et souhaite désormais donner la nationalité vénézuélienne aux 125 000 habitants de l’Essequibo. C’est un cinquième de la population du Guyana. Si Maduro continue et applique ses dires, le Guyana a annoncé qu’il saisirait le Conseil de sécurité de l’ONU, c’est à dire demander une intervention militaire pour faire appliquer les lois internationales. Les deux pays défendent une version différente de leur frontière et le Venezuela revendique ce territoire depuis des décennies. Mais si Maduro s’y intéresse aujourd’hui avec plus de force, c’est évidemment pour le pétrole. Ces attitudes colonisatrices ne doivent en aucun cas être tolérées.

Nouvelle-Zélande

Plusieurs manifestations ont eu lieu ce lundi 4 décembre pour contester le nouveau projet de loi de la coalition gouvernementale, jugé antimaori. Cette coalition (libéraux, conservateurs et populistes) est arrivée au pouvoir fin novembre et sa première volonté est d’abroger des politiques jusqu’ici favorables aux Maoris, comme l’accès aux soins ou l’utilisation de la langue maorie dans les institutions. Des mesures obtenues en 1840 dans le traité de Waitangi, établi entre les Maoris et les colons britanniques, qui garantit l’égalité des droits entre les deux peuples et est considéré comme le document fondateur de la nation néo-zélandaise.

Manifestation contre le projet de loi anti-maori du gouvernement à Wellington, le 4 décembre 2023. Photo par Lucy Craymer / Reuters.

Nigéria

Une drame a été commis par l’armée nigériane. Un tir de drone à touché par erreur le village de Tudun Biri, dans le nord-ouest du pays, alors que les habitants célébraient une fête musulmane. Sur place, au moins 85 personnes ont été tuées par cette frappe accidentelle, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Le président Bola Ahmed Tinubu a exprimé son indignation et ordonné une enquête pour comprendre l’origine de cette catastrophe.

Madagascar

L’élection présidentielle à Madagascar ne s’est pas déroulée dans le calme, loin de là. Andry Rajoelina a été réélu pour 5 ans, avec 59% des voix (46% de participation), la Haute Cour constitutionnelle l’a confirmé ce vendredi 1er décembre. Mais l’opposition dénonce un scrutin caduc car non libre. Leurs manifestations avaient été réprimées avant le vote, 11 candidats avaient donc décidé de boycotter l’élection du 16 novembre. Ils comptaient sur la communauté internationale pour ne pas reconnaitre l’élection mais elle s’est contentée de rester neutre. L’armée prévient : « les perdants doivent accepter leur défaite », « aucune tentative de déstabilisation ne sera tolérée ». L’île reste sous tension.

Ouganda

Le président ougandais Yoweri Museveni veut prendre une décision radicale. Il souhaite interdire l’importation de tous les vêtements d’occasion, qui viennent essentiellement des États-Unis et d’Europe. De façon à promouvoir uniquement les vêtements africains. Une décision qui semble juste mais qui entraine nombre de soucis concrets. Des dizaines de milliers de vendeurs de vêtements risquent de finir sur la paille, comme sur le gigantesque marché d’Owimo, à Kampala, la capitale, où 80 000 personnes travaillent. Et ravir tous les vêtements d’occasion, c’est faire de l’habillement un luxe, dans un pays où un habit neuf coûte un salaire mensuel. Environ 16 millions d’Ougandais, soit un habitant sur 3, achètent des vêtements d’occasion. Ce n’est pas la première fois que Museveni s’attaque aux « vêtements des blancs décédés« , comme il les décrit, reste à voir si cette fois il arrivera à imposer sa décision à l’Association des commerçants et à son peuple.

Des vêtements de seconde main sur un marché de Kampala. Photo par Badru Katumba / AFP.

en bref

Russie : La Cour Suprême russe a interdit ce qu’elle appelle « le mouvement international LGBT », le qualifiant d’organisation extrémiste. Cela ouvre la voie à des peines de prison pour les personnes LGBT+. Un jour plus tard, la police organisait déjà des descentes dans des clubs LGBT de Moscou ou des saunas pour hommes, officiellement pour y chercher de la drogue. Répression déguisée.

De Niro : Les Gotham Awards et Apple ont essayé de censurer De Niro, qui recevait un prix pour l’exceptionnel Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese. Son discours contre le roman national américain et anti-Trump a été coupé sur les prompteurs, il a donc sorti son téléphone pour le lire en entier. Boss.

Corée du Sud : Le pays vient de lancer son premier satellite espion, 5 sont prévus d’ici 2025. Une réponse à celui lancé par la Corée du Nord 10 jours plus tôt.

Catastrophes naturelles ️ : 11 personnes sont décédées en Indonésie à la suite d’une éruption volcanique. En Tanzanie, c’est au moins 68 personnes qui sont mortes à la suite des inondations et glissements de terrain qui touchent le pays depuis le passage du phénomène climatique El Niño.

États-Unis : Un diplomate à la retraite a été publiquement démasqué. Du haut de ses 73 ans, on l’accuse d’avoir travaillé comme agent secret pour le compte de Cuba lorsqu’il servait dans le commandement militaire américain.

Kiwis : Deux kiwis sont nés à l’état sauvage en Nouvelle-Zélande, pour la première fois depuis un siècle.

Les deux poussins kiwis nés à l’état sauvage près de Wellington et présentés au monde le 30 novembre 2023. Photo par Pete Kirkman / AFP.

Singes : On a découvert que les marmousets, des ouistitis d’Amérique du Sud, s’échangent des cellules entre frères et sœurs dans le ventre de le mère. Jusqu’à 37% de leurs cellules proviennent de leur famille née de la même portée. De quoi pouvoir concrètement s’appeler « le sang ».

Livres : Un club de lecture californien vient de finir de lire un livre, 28 ans après l’avoir commencé ! Ils étudiaient le très difficile Finnegans Wake de James Joyce et ses 628 pages en plusieurs langages. Joyce avait mis 17 ans à l’écrire.

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Photo à la une de Zurimar Campos / VENEZUELAN PRESIDENCY / AFP, montrant Nicolas Maduro en train de présenter la carte du Venezuela, comprenant l’Essequibo, le 5 décembre 2023 à Caracas, la capitale.

Josh / VAPLM Rédaction