Beauseigne. Comme une bizarrerie qui claque dans la nuit et dont le brillant sale nous attire. Comme le perdant magnifique, qui écrit du regard et dont on retiendra l’histoire. Le précieux mais par terre, qu’on ramène chez soi pour le symbole. Beauseigne, est un album très important. Le premier de Zed Yun Pavarotti. On a eu une grande discussion, la veille de la sortie. Voilà la deuxième et dernière partie.

Beauseigne est sorti le 9 octobre. Vous pouvez l’écouter ici.

La première partie de notre discussion est à retrouver ici. Pour une compréhension optimale, notez qu’elle a eu lieu le jeudi 8 octobre, quelques heures avant la sortie du projet. Une discussion dense, foudroyante, et sincère de près de deux heures.

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C’était quoi ton hygiène artistique pendant la construction du projet ? Qu’est-ce que vous faisiez, qu’est-ce que vous regardiez, qu’est-ce que vous écoutiez avec Osha ?

Oulah… Franchement, c’est difficile à dire. On a tendance à ne pas foutre grand chose. On est très souvent tous les deux en train de pas faire grand-chose. 

C’est quand-même une réponse. Ça explique aussi cette sensation de morceaux qui “tombaient”. 

Oui, je n’ai pas de souvenirs très précis d’un travail acharné sur un truc. J’ai l’impression que c’était très facile.

Peut-être pas pendant du coup, avant alors ? 

Oui le travail était plutôt avant. Pendant il y avait beaucoup d’évidences. On a eu beaucoup de discussions. Osha était hyper attentif à ce que je voulais. Tous les morceaux ont été rapides à faire. C’est vrai. Je ne me souviens pas d’une session houleuse. Parfois je ne me souviens même pas de la session. Ils arrivaient comme ça. Ils existaient. 

Sinon, on a peut-être un plus bougé que sur French Cash, on a fait des résidences, on était dans des Airbnb un peu partout en France. Il y a eu la tournée, ça quand même ça a changé des choses. Ça a joué sur l’énergie du projet. 

Mais notre quotidien, à part ça, c’est grave hein, c’est aller au bar. Franchement on s’arrache la tête H24. C’est grave. On prend du poids et tout. C’est pour ça qu’on déménage à Biarritz, pour se remettre en forme. On va faire du surf. 

On a une très mauvaise hygiène de vie. Mais dieu merci, on ne se drogue pas. 

Voilà, je te dis la vérité, ça tient une grande part de nos vies, on a une passion pour l’apéro. 

Tu m’étonnes que vous n’ayez pas de souvenirs des sessions ! (Rires)

Osha : On est allés au ciné 2 fois aussi. (Rires)

Zed Yun Pavarotti : Et en même temps, on ne s’ennuie pas des masses. On a fait beaucoup d’allers-retours. On allait voir les potes à Sainté. L’apéro c’est le centre, parce que c’est une façon de se réunir. On rigole énormément aussi. C’est 85% de blagues. Il y a même des morceaux qui sont des grandes blagues à la base. Tu sais c’est comme ça que ça fonctionne, c’est tellement absurde ce qu’on fait. Même faire de la musique. Si ça part pas d’une blague…

Moi le projet je le prends très sérieusement, ça dicte toute ma vie. Osha c’est pareil. Mais ce qu’on crée, ça n’a pas de sens, on est obligés de s’amuser. 

Mais notre quotidien, à part ça, c’est grave hein, c’est aller au bar.

C’est récent ce constat ou c’est là depuis le début ? 

Ça a toujours été. Là, limite maintenant on arrive un peu à s’asseoir et à parler un peu d’accords et machin. Mais sinon c’est que des blagues. Lui qui est arraché qui prend une basse et qui fait 2-3 notes en faisant des pas-chassés. Et ça commence à faire une prod. 

Photo : Manuel Obadia-Wills

J’ai l’impression que la solitude ça a été un mal nécessaire, tu as eu besoin de la retrouver ? 

Oui un peu. En fait j’avais surtout besoin de retrouver ce que j’ai vraiment en fait. Et la seule chose j’ai vraiment, c’est mes potes, ma famille. Je n’ai bossé qu’avec mes potes de Sainté. Tous les clips à part Mon Frère, c’est Charles Leroy qui réalise, mon pote de Sainté de longue date. Son frère aussi était là. Les visuels sont signés Jason Destrait, qui est aussi de cette bande de Sainté. Je travaillais avec eux et quand on avait du temps libre on allait faire la fête à Sainté. 

L’album il été enregistré en résidence c’est ça ? C’était étalé sur combien de temps ? 

On a fait 4 résidences d’une semaine, sur un an et demi. 

Et Paris ? 

J’y ai vécu 2 ans et demi. On a vécu 1 an et demi tous les deux avec Osha dans 18 mètres carrés. Après j’ai pris un appart pendant un an. Et là on s’est barrés. 

Qu’est-ce que tu trouves transgressif ? 

Bah… Ça dépend. Dans la musique de manière générale, je vais te dire : absolument rien. 

Après la seule chose que je peux peut-être trouver transgressive, c’est de s’écouter. Artistiquement. C’est d’avoir la volonté de faire les choses le mieux possible, et sans raison valable pour la société. Sans aucun élément extérieur, sans logique de satisfaction sociale. Ça c’est ultra rare. 

Je crois que dans la musique, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui a pour exemple, idole, quelqu’un de vraiment génial. Moi sans musique classique, je ne peux rien faire. C’est tellement extraordinaire. Si t’as pas ça en référence, tu ne peux pas avancer. Aujourd’hui, ça manque de Chopin qui admire Mozart. Des mecs qui passent leur temps à admirer des gros génis et qui deviennent géniaux à leur tour. J’ai l’impression que personne n’a l’ambition de devenir un génie de la musique. 

Photos : Manuel Obadia-Wills

En tout cas, tu l’as gravé dans ton nom. 

Oui voilà. Tu vois, moi je ne dis pas que j’en serai un, mais c’est mon ambition. Je veux devenir un génie de la musique. J’ai envie de le devenir et je ferai tout pour le devenir. Et Osha c’est pareil, c’est la même ambition. Si on fait un truc c’est pour le trouver génial. Et avec des raisons de le trouver génial. Pas juste un truc qui brille, il faut des choses fortes.

Moi je suis déçu, je n’ai aucun ami dans la musique. Il y a des gens avec qui je m’entends bien. 

Je veux devenir un génie de la musique.

Oh ! Poupie était avec nous il y a 5 minutes ! 

Nan mais tu vois je m’entends très bien avec elle. Jazzy Bazz je m’entends très bien avec lui aussi, Oxmo Puccino. Mais eux ils sont dans une autre histoire que la mienne. 

Qu’est-ce qui te déçoit, au fond ? 

En fait, je suis déçu de n’admirer personne. Je suis déçu que personne ne me choque. 

Il y a quelques exceptions, Pete Doherty, je le trouve vraiment génial en ce moment. C’est très fort, même si c’est un mec très autodestructeur. Je trouve que musicalement, il continue à produire des choses qui musicalement sont extraordinaires. 

Ça me rend un peu triste, parce que j’aimerai être stimulé dans tous les sens, avoir peur et tout. Moi je fais mon truc, je respecte vraiment le travail des autres, mais ça n’enlève rien au fait que je ne suis pas du tout stimulé par ce qui se passe musicalement. En variété française, je trouve personne qui accroche mon oreille. Tout a déjà été fait. Personne ne prend de risque. C’est grave. C’est standardisé à un point… Ça me choque. 

Je suis déçu que personne ne me choque. 

Et ailleurs qu’en France ? 

Après, il se passe des choses en Angleterre… Aux Etats-Unis aussi un petit peu. Billie Eilish, mine de rien, c’est quand-même quelque chose. 

D’autant plus au niveau où elle est. 

Elle suit sa ligne, avec une proposition très originale. Sans se travestir. Son frère est très fort, ils font ça en famille, avec cet amour de la musique, et ça fonctionne. 

Et en plus c’est valorisant de s’écouter et de voir que ça fonctionne auprès du public. 

Mais à mort. Billie Eilish elle doit adorer tous les morceaux qu’elle sort. Contrairement à d’autres. Ils sont dangereux en plus les morceaux. Tu imagines, tu es Billie Eilish, tu fais les scores qu’elle fait, et tu sors des sons où tu murmures sur une 808 explosée. Et ça fonctionne ? Bah là bravo. Et en terme de composition c’est fort. C’est pas mon idole mais c’est un signal cool. 

Et en France du coup ?

Mais en France, c’est catastrophique. Il n’y a que Booba. Il écrit trop bien. Il est plus intelligent que tout le monde. Booba continue à prendre des risques. C’est bluffant. 

Sinon, il y a peut-être des mecs qui resteront. SCH, peut-être, j’adore ce qu’il fait, même s’il ne révolutionne pas la musique. 

C’est pour ça que j’ai un problème avec le rap aussi. Parce qu’il n’y a pas de notion de musique. Vraiment, au sens de composition, d’accords… Moi c’est ce que j’aime. J’aime le rap pour la performance. Je suis plus apte à écouter Booba parce que Booba c’est que de la performance. 

Et plus apte à écouter du rap sur scène ? 

Oui carrément. Mais il faut qu’il soit brutal. Si j’écoute du rap c’est pour que ce soit brutal. Pas de demi mesure. Sinon, j’écoute les Beatles, si je veux des mélodies, tu vois ?

Je me souviens du regard lucide que tu posais sur les concerts aux Inouïs, on s’était croisés l’année dernière, mais t’as raison, c’était pas méprisant, c’était sincère. Et ça devient rare. 

Oui voilà, moi je suis pas du tout offensif. Je suis un peu froid. Je constate, je sais que je suis le seul dans ma démarche et ça me va parfaitement. Du coup j’observe un peu. J’ai rien contre les autres. Je ne me sens pas en compétition avec eux, donc je m’en fout. Ça ne veut pas dire que je pense être le meilleur, ça veut juste dire qu’on ne fait pas la même chose. Mais tu vois, le monde de la musique me peine quand-même un peu. 

Ça changerait quoi pour toi ? 

C’est un peu dommage, parce que ça créerait de belles choses. Tu vois, moi j’aimerai bien avoir un mec ou une meuf qui vraiment me pousse dans mes retranchements. Avoir mon Blur. (Groupe rival d’Oasis, Zed Yun Pavarotti a une préférence pour la formation des frères Gallagher)

Blur, ce qui faisait chier Oasis, au delà du fait qu’ils vendaient beaucoup, c’est qu’ils étaient géniaux. 

Ce qui est compliqué aussi j’imagine, pour se situer, c’est que demain matin, aucun média ne va écrire une critique une critique négative sur ton album. Il n’y a plus que des éloges prémachés. 

Ouais aussi ! C’est insupportable. 

Ça participerait aussi à la prise de risque. Là si c’est nul, personne le dis. Un mec peut passer dix ans à se tromper ou à se mentir. J’aurai adoré écrire à l’époque de French Cash, parce que je le disais au bar, que la moitié était géniale et que l’autre moitié était de trop. 

Nan mais moi non plus, cette moitié dont on parle, je ne peux plus l’écouter. C’est pour ça. plus jamais je refais un truc comme ça. Je ne peux pas me permettre. Typiquement, j’étais dans un truc où tu vois, ça ne fait peur à personne de faire ça. Il n’y avait pas vraiment de proposition. Ce dont je plains, je le faisais sur French Cash. Là sur Beauseigne… un morceau comme Rien. Peu de gens ont fait ça. Même juste essayer. C’est un trois temps, avec que du piano, j’ai appelé un mec du classique on s’est arrachés le cul. Je suis vraiment classique dans la démarche, pas urbain ou quoi. C’est une chanson. Je sais que c’est une tentative. C’est le public qui décidera si c’est réussi ou pas. Mais j’ai essayé de le faire. J’ai pris le risque. 

Et c’est la meilleure façon d’être excité de sortir un projet. Sinon tu sais comment les gens réagissent. 

Tu vois, ce soir, à minuit, les gens vont ouvrir le projet, ils vont écouter Un jour, je pense qu’il y en a plein qui ne vont pas piger ce que j’ai fait. C’est ce qui est fantastique. J’espère que dans 10 jours, ces mecs-là, qui n’ont pas compris, se diront que ça marche trop bien finalement, que les mélodies tuent. 

Que l’album vive, sur le temps long, je pense que c’est la meilleure façon de lui rendre justice. 

Exact, j’aimerai que ça soit le petit classic shit, que tu n’écoutes pas tout le temps tu sais, mais qui est là. Et qu’il ressurgisse. Que quand tu l’écoutes, tu l’écoutes en entier. 

C’est clair qu’il faudra lui laisser plusieurs chances, il faut aller au delà de la première fois.

Ouais ! Mais je pense qu’il va créer une petite frustration qui va devenir addictive. Peut-être. C’est ce que j’aimerai bien créer. On va voir. 

Je sais que c’est une tentative. C’est le public qui décidera si c’est réussi ou pas. Mais j’ai essayé de le faire. J’ai pris le risque. 

Eh ben c’est exactement ce qui s’est passé avec moi pour Lalaland. Au début j’étais juste genre “Oh cool”. 

Au début tu te dis que c’est facile en plus. 

Oui surtout celui-là. Mais tu vois il a infusé en moi. À la fin je l’écoutais 50 fois par jour, je faisais des tours de voitures exprès quand le soleil se couchait. Pareil avec les autres morceaux. 

Et tu préfères la fin ou le début ? Parce que c’est une autre partie après l’interlude. 

Pour moi, il y l’écriture et la musique. Au niveau de l’écriture je me prends plus la deuxième partie. Pour la musicalité, plus la première, avec Lalaland, Mon frère. Quoique sur la première partie, je deviens fou quand j’entends “Si je suis froid mets ta veste, fin bref.”

Ta Bouche, il est bien, moi j’aime bien je le trouve bien écrit. 

Moi je me prends Seul. Un jour c’est la révolution on en parlait. Amoureuse j’aime l’idée. 

Ah ouais. C’est une musique d’ambiance, c’est une musique d’ivresse. 

De larmes, c’est fou. Et Beauseigne ça défonce pour entrer dedans. 

Ah oui. Je sors le clip demain. Je voulais clipper l’intro quand-même. Je l’aime bien ce morceau. Je ne fais pas toujours des bons choix pour les clips. Je ne clippe pas les bons morceaux. Mais pas grave. 

Mais si. Lalaland regarde, si tu clippes pas Lalaland c’est bizarre. 

Ah bah ouais. Mais tu vois quand je l’ai sorti, j’avais l’impression que ça allait être un bide. J’avais envie de sortir les vraies bastos bizarres, genre Merveille. Et Lalaland, je ne pensais que ça pouvait marcher, et je trouvais que c’était peut-être trop facile. Mais là, je l’ai redécouvert après le succès. Je me suis dit “Nan mais attends. Pourquoi elle marche bien ?” Et maintenant j’apprends à la connaître, et je comprends pourquoi elle est bien. Mais sur le coup, j’avais aucune idée. 

Et puis, dans la logique, le deuxième extrait que tu sors, c’est toujours un peu le bide. Le premier extrait c’était Iles, je ne prenais pas trop de risques. Lalaland, je me disais : tranquille, et après j’engage plus. 

Comme toujours ça ne s’est pas passé comme prévu. Mon Dieu, le troisième, ça a été un bide, et Lalaland ça a très bien marché. 

Donc j’ai plus aucune logique. J’ai clippé Beauseigne parce que je l’adore. Sur le clip c’est vraiment un truc de Sainté, avec un gros parti pris sur le clip. Le clip va être important. pour mon image, pour qui je suis. 

On va voir. 

Il était question de savoir décrire ce qui se passait, au moment où ça se passait.

Là, l’album sort dans 6 heures. C’était quelle époque de ta vie ? Le moment de regarder tes premières années dans les yeux. 

Ça fait bizarre. Je ne suis pas allé trop loin. Sauf sur le morceau Beauseigne. Où je suis remonté loin. Sinon c’est de l’immédiateté. Il était question de savoir décrire ce qui se passait, au moment où ça se passait. Moi ça m’assure de pouvoir faire des chansons toute ma vie. Si je suis capable faire des chansons juste en regardant mon quotidien, en prenant tout ce qui se passe, je suis bien. Comme ça je ne suis pas obligé de vivre des trucs de fous pour faire des chansons. Il fallait que je cerne les trucs de fous cachés dans les détails. 

Il fallait que je cerne les trucs de fous cachés dans les détails. 

Du coup, les moments où vous ne faites rien, ça participe d’analyser les détails cachés. 

De fou ! Parce que du coup on se remémore, on souligne d’autres éléments. On trouve des absurdités là où on ne pensait pas directement. Tu vois, ça ne m’est jamais arrivé de faire un morceau fictif. Enfin, d’avoir une histoire inventée de toutes pièces. Je parle toujours de mes histoires vécues. Parce que je crois que je n’ai pas envie d’inventer des histoires. 

Mais là, pour la suite, il s’est passé pas mal de trucs, j’ai déjà énormément de choses à dire. Trop, presque. Ça va être un peu triste. Il va y avoir un morceau dans le prochain, ça va être l’enfer. Ça va être l’horreur. Même moi, je vais pas l’aimer je pense. Tellement elle sera hardcore. 

Ça serait possible, tu penses, que tu ailles trop loin ? 

Je pense. Là, potentiellement, je suis peut-être allé trop loin. Si je le fais bien, elle peut être trop triste. Trop glaçante. 

Là, pour la suite, il s’est passé pas mal de trucs, j’ai déjà énormément de choses à dire.

Est-ce que du coup elle pourrait ne pas sortir ? Tu as eu ce besoin de la faire, qu’elle existe, mais pas pour les autres. Ou même que pour toi elle soit trop violente. 

Ah bonne question. Une musique de rupture, tu vois, une rupture ce n’est jamais grave. Ce qui est magique avec les ruptures, c’est que c’est pas grave, et c’est grave pour tout le monde. Alors que c’est effectivement pas grave. Là j’ai un truc un peu hardcore à raconter, un truc qui peut faire peur. Donc j’avoue que je ne sais pas. Je vais quand-même la faire, mais peut-être qu’elle ne sortira pas. 

Ce qui est magique avec les ruptures, c’est que c’est pas grave, et c’est grave pour tout le monde. Alors que c’est effectivement pas grave.

Potentiellement, il y a des trucs que tu ne pourrais pas dire ? 

Oui oui. Bah sur moi déjà, sur des principes d’intimité. Il y a plein de trucs. Et vu que je parle de moi, il y a d’autres acteurs. Je ne viole aucune intimité. Il n’y a pas d’information précise. Je n’aime pas raconter des faits. Un fait pour moi ça explique un contexte. Je préfère parler du contexte, de la situation. Damso ne parle que du fait, je n’aime pas, ça crée un contexte malsain. 

Du coup, ouais nan, peut-être que je pourrais aller trop loin avec le morceau dont je te parlais. En fait, elle ne serait peut-être pas utile cette chanson tu vois. Mais pas dans le sens polémique. Là, c’est juste un truc horrible que tout le monde peut vivre dans sa vie. 
En fait, c’est truc sur le suicide, tu vois. J’ai pas vécu un suicide en particulier, mais il s’est passé un truc autour de ça. Tu vois parler de ça, du fait de se suicider… Ça peut être glissant. J’ai déjà eu cette expérience, tu te souviens, avec Velours, d’avoir motivé à décâbler. Et c’était au début… Alors faire une musique sur le suicide.

Tu vois cette chanson de Billie Holiday ? Gloomy Sunday elle s’appelle. Elle avait été interdite dans les annaes 50 parce que trop de gens se suicidaient sur cette musique ou écrivaient les paroles en lettres d’adieu. Sauf qu’il y en a eu 200 en une année dans une ville. Parce que la musique était trop triste. Je ne suis pas sur de vouloir aller sur ce terrain-là.

Après, j’ai besoin de faire cette musique parce qu’elle en vaut le coup. Je sais pas… on verra.

Ecoute, j’écouterai attentivement et on en reparlera.

Grave. De toutes façons ça ne sortira pas avant longtemps.

Dernière questions. Qu’est-ce que ça t’évoque la Première Pluie ?

Saint-Etienne. C’est tout le temps la première pluie. J’ai énormément de bons souvenirs sous la pluie. De galères dans les rues à 3h avec une pluie incroyable. 

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Discussion / Arthur Guillaumot / Photos : Manuel Obadia-Wills