< Tous les articles Évènements Théâtre Pourquoi il fallait être aux Ouvertures de saison du TnS ? Par Carol Burel 29 septembre 2024 Une grande fête à laquelle on a envie de participer. Voilà à quoi ressemblait les Ouvertures de la saison 24/25 du Théâtre National de Strasbourg, le week-end du 21-22 septembre, Avenue de la Marseillaise. Une promesse discrète pour le reste de l’année. Pour les Ouvertures de saison du TnS, Caroline Guiela Nguyen, la directrice, et son équipe ont montré que le monde du théâtre, lui aussi, savait s’ouvrir. À travers une kermesse immersive portant sur les spectacles à venir, une déambulation libre dans l’école en présence de ses élèves, un drag show, etc. Le pari de “dépoussiérer le théâtre” a été réussi, comme entendait le faire Alice Duchange, scénographe qui s’est occupée de la nouvelle direction artistique du Hall Bernard-Marie Koltès. Elle inaugure à la place le Septième Ciel, un nouveau lieu de partage et de rencontre. La tête dans les nuages Strass roses, revêtement de boules à facettes, lustres scintillants, etc, il a changé Bernard-Marie Koltès. En passant les portes de ce hall historique, une immense toile pleine de nuages de 17 mètres sur 5 se dévoile, image de fond d’un nouveau relooking pour le TnS, mais aussi de l’inauguration d’un tout nouvel esprit pour l’espace. Le 7ème Ciel du TnS Alice Duchange a souhaité s’amuser avec l’architecture du bâtiment historique, en mixant des matériaux contemporains et éléments de la culture populaire pour casser la sobriété habituelle des théâtres “tout en rouge, blanc, et noir”. “Le hall d’un théâtre est un lieu entre la vie réelle et le moment où l’on entre dans le théâtre. C’est un sas d’entrée pour y déposer notre réel », précise la scénographe. Ainsi, Caroline Guiela Nguyen et elle ont souhaité “en faire un lieu moins austère, où les gens s’autorisent à entrer”. Le choix s’est porté sur le Septième Ciel, conçu comme le stade de l’atteinte du bonheur, afin de donner une atmosphère plus festive et chaleureuse au lieu. L’équipe du TnS souhaite en faire plus qu’un accueil avant les spectacles, mais prévoit aussi une ouverture de jour pour travailler, prendre un café, se reposer, etc. Quand kermesse de village rencontre Théâtre National Chamboul’ tous·tes, memory, stands de maquillages, la kermesse du TnS proposait une immersion dans les futurs spectacles de la saison à travers des jeux, pensés pour petits et grands sur les thématiques des différentes pièces. Dans une humeur festive et sous le soleil, les douze stands étaient disposés dans tout le bâtiment et ses extérieurs, et une tombola encourageait les visiteurs à faire le plus d’ateliers possibles pour remplir toutes les cases. Cette déambulation à travers les jeux s’est complétée, d’une promenade libre de l’autre côté des portes habituellement scellées de l’école du TnS. Les 53 élèves des groupes 48 et 49, des sections jeu, régie, costumes scénographie, mise en scène ou encore dramaturgie ont accueilli un public composé aussi bien de curieux·ses que de futur·es aspirant·es élèves, à travers leurs créations. On pouvait assister à des cours d’élèves en jeu, guidé·es par un professeur, voir des maquettes de décor et discuter avec leurs auteur·rices. On pouvait également observer l’univers des metteur·es en scène et dramaturges qui avaient chacun·es un espace dédié, jonché de livres, d’illustrations et d’inspirations pour leurs futurs projets. Le TnS proposait aussi une visite de l’Ancien Conservatoire, mystérieux bâtiment poussiéreux où l’on entre par dessous le théâtre, qui cache en réalité 3500m2 (le bâtiment fait en tout 9000m2) de surface non habitée au centre de Strasbourg depuis trente ans. Une deuxième visite des ateliers de construction de décors situés à Illkirch était proposée au public. Et si on allait regarder les étoiles ? Au milieu de cette grande fête, un espace où les yeux se ferment. La création sonore Constellations donnait à entendre ceux que la directrice du TnS et Fanny Mentré, du Centre des récits, ont voulu “faire venir au théâtre par leur propre voix”. Dans une salle plongée dans le noir, avec des transats et des coussins au sol, et une boule de disco mimant les étoiles, les visiteurs des portes ouvertes ont pu se laisser aller à un spectacle auditif de 28 minutes. Une sorte de micro-trottoir à travers les rues de Strasbourg, où les passants se sont vus poser des questions personnelles comme “Quel est le fait historique qui vous a le plus marqué ?” ou encore “Quel est, pour vous, le plus bel âge de la vie ?”. Ce qui marque dans ce spectacle, ce sont les rires. Gras, cristallins, accidentés, rires d’enfants ou rire nerveux. Des morceaux de vie condensés en plusieurs rushs dans une atmosphère intimiste, où l’on ne voit pas le temps passer. L’occasion, selon Fanny Mentré, de “s’ouvrir à des récits nouveaux, ou plutôt de mettre en avant des récits qui étaient là depuis le début mais auxquels on ne faisait pas forcément attention.” Au Palass a retourné le TnS avec une soirée drag iconique Le fils prodige, Miss Terry ou Youssouf Abi-Ayad, ancien élève du TnS, est revenu à la maison avec des guests d’exception, dans le spectacle Au Palass, inaugurant l’art du drag dans un Théâtre National. Ce spectacle était parfaitement choisi pour illustrer la nouvelle direction prise par le TnS, souhaitant plus d’inclusion, notamment d’éléments de la culture populaire souvent relégués, à tort, hors de l’élitisme habituel du monde du théâtre. Le résultat ? Un spectacle gratuit, pour lequel on aurait vraiment voulu payer, tant la qualité des prestations, des costumes et la sincérité des drags était impressionnante. Un moment très drôle, porté par l’humour de la présentatrice Miss Terry et mention spéciale pour Lisa Pirreli qui nous a eu à plusieurs reprises. Des prestations touchantes, notamment la réinterprétation de la chanson Un homme heureux de William Sheller en Une gouine heureuse par Palema Stiq, et l’amitié émouvante d’Arsenika et Fancy. Sans oublier les œuvres d’arts de costume portés par la fabuleuse Azuré De la Badasse. Plus d’infos sur la saison du TnS. Notre concours pour gagner des places pour LACRIMA, spectacle de Caroline Guiela Nguyen. __ Texte : Carol Burel Photos : DR À lire aussi critique Théâtre Le temps des fins de Guillaume Cayet — Critique 04 Déc 2024 Le temps des fins est une pièce qui ne traite pas de la fin des temps mais de la fin de l’infini. Jusqu’au 06 décembre au Théâtre de la Manufacture, puis en tournée, l’écrivain dramaturge livre une œuvre écologiquement engagée poignante. 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