Dans cette pièce d’Elsa Granat, on découvre une nouvelle façon de raconter les histoires. Celle de Roméo et Juliette est connue de tous, mais les 16 et 17 octobre, les spectateur·rices du NEST l’ont découverte dépourvue de tout ce qu’elle pouvait comporter de classique.

© CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE

Ici, tous les codes sont renversés. Les enfants résistent face aux adultes et à leurs normes, et ils profitent de leurs transgressions pour réviser l’éducation de leurs parents. S’ils n’en sortent pas forcément vainqueurs, le spectateur, lui, est tout de même exposé à beaucoup d’espoir. En effet, Roméo, Juliette et leurs amis, réécrivent l’histoire en ne laissant plus aux conventions le monopole de la parole. Cet esprit de révolte qui semble se transmettre depuis Shakespeare, est modernisé pour nous ouvrir les yeux sur le présent.

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Les mots ne sont pas les seuls outils pour se faire entendre. Ici, la mise en scène, le corps et la musique occupent une place toute aussi importante que le langage. Pendant plus de deux heures s’entrelacent des instants de poésie, de dialogues, de monologues, de rap, de percussions ou encore de danse. Tour à tour, les personnages expriment leurs difficultés, leurs émotions et leurs convictions. Les vieux dans la tradition, les jeunes dans le refus de cette dernière. Le renversement des formes basiques d’expression traduit ce chaos organisé.

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Cette représentation, c’est aussi une prise de risques. Le rythme de narration étant revisité, il s’expose à une potentielle hostilité des spectateurs. Pourtant, il en sort que cette fragmentation valorise chaque scène comme digne d’être une pièce à part entière, complète d’innovations créatives. Le risque, c’est aussi de faire jouer une dizaine d’enfants, qui mettent en perspective ce conflit de générations, et se fondent dans la foule des comédiens principaux, tous plus émouvants les uns que les autres.

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Cette prouesse, nous la devons à Elsa Granat, écrivaine et metteuse en scène de la pièce, et nouvellement artiste associée au Nest. La créatrice de la compagnie Tout Un Ciel emmène cet hymne à la vie et à la liberté qu’est Les Grands Sensibles en tournée jusqu’à la fin d’année 2024.

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Tournée : 

07 et 08 novembre 2024 : Limoges – Théâtre de l’Union

26 au 30 novembre 2024 : Dijon  – Théâtre Dijon Bourgogne

04 au 06 décembre 2024 : Quimper – Théâtre de Cornouaille

Durée : 2h55

compagnie Tout Un Ciel
Avec Lucas Bonnifait, Antony Cochin, Victor Hugo Dos Santos Pereira, Elsa Granat, Clara Guipont, Niels Herzhaft, Laurent Huon, Juliette Launay, Mahaut Leconte, Bernadette Le Saché, Hélène Rencurel, Edo Sellier (chanteur et musicien)
écriture et mise en scène Elsa Granat
collaboration à la dramaturgie Laure Grisinger
assistanat à la mise en scène Mathilde Waeber
Voix off Armand Boulet Troise
son John M. Warts
scénographie Suzanne Barbaud
assistanat à la scénographie et aux costumes Constant Chiassai-Polin
création lumières Lila Meynard
régie lumières Félix Depautex
costumes Marion Moinet
construction décor Alain Pinochet – Théâtre de l’Union
régie générale et plateau Quentin Maudet, Jean-Philippe Barrière
régie son, vidéo Baudouin Rencurel
cheffe de chœur Félix Benatti
accompagnement des artistes amateurs Laure Grisinger
direction des élèves du conservatoire de Thionville Salvatore Perri
coordination des chœurs d’enfants Clara GuipontAgathe PerraultSarah Baranes 

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Texte : Irène Feuvrier

Photos : Christophe Raynaud de Lage