Mercredi 15 janvier, la nouvelle est tombée : après des mois de négociations, le Hamas et Israël ont trouvé un accord pour un cessez-le-feu. Établi pour durer 6 semaines, il est entré en vigueur dimanche 19 janvier. Il prévoit des échanges de prisonniers et permettra à l’aide humanitaire de pénétrer en nombre dans la bande de Gaza.

Ces jours-ci, un grand incendie ravage Los Angeles. Hollywood chouine ses villas dérisoires. C’est un monde qui a oublié que la catastrophe existe, qui est frappé. Les hommes savent bien oublier qu’ils ne maîtrisent pas les éléments — surtout quand ils ont déréglé le climat. Impossible à dompter, le feu fait bien ce qu’il veut. 

Tout est dans le nom, cessez-le-feu. On ne cesse pas un feu. On l’apprend aux enfants : on ne joue pas avec le feu. Pourtant celui-ci était indispensable. L’air de la bande de Gaza était devenu irrespirable. Il faut dire qu’ici, l’incendie n’est pas le cœur du problème. C’est le génocide en cours qui fait de la fumée. 

Depuis le 07 octobre 2023, et le massacre conduit par le Hamas sur des populations civils israéliennes, qui avait fait plus de 1200 victimes, Israël a répondu par un génocide pur et dur. Un bilan inhumain, que le monde entier a vu gonfler. Plus de 40 000 civils ont perdu la vie côté palestinien, dont près de 8000 enfants. L’armée israélienne a poursuivi tranquillement ses velléités de colonisation de la bande de Gaza, sous couvert de frapper le Hamas. Même le Liban voisin a été touché, il fallait bien en finir également avec le Hezbollah.

Le cessez-le-feu doit durer 6 semaines. Il prévoit que 33 des 98 prisonniers israéliens restants soient échangés contre 2000 prisonniers palestiniens. Dimanche, juste avant l’entrée en vigueur, Israël a encore frappé la bande de Gaza, tuant une vingtaine de personnes. Comme pour rappeler que la menace ne s’arrêtera jamais. Depuis 75 ans et la création de l’État israélien, elle plane et ne s’est jamais éteinte. 

Les premières images montrent des palestiniens déplacés qui retournent chez eux pour la première fois depuis des mois. Il ne reste rien, les maisons sont réduites en cendre, les quartiers sont des amas de débris. On pourrait croire à s’y méprendre, qu’un grand incendie est passé par là. Que la nature a encore fait sa loi. Mais c’est bien la main de l’homme qui est à l’origine de ce paysage d’apocalypse.

Les feux ne cessent jamais vraiment. Pour cela, il faudrait que les criminels de guerre, à commencer par Benjamin Nétanyahou — le chef du gouvernement israélien — soient jugés pour leurs actes. À l’issue des 6 semaines de cessez-le-feu, le leader d’extrême droite s’est réservé le droit de reprendre son massacre. Espérons que l’accalmie permette au peuple palestinien de respirer un air un peu moins lourd pendant ces quelques semaines. Il faut garder les yeux sur la bande de Gaza, rien n’est acquis. From the river to the sea, Palestine will be free.

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Texte : Arthur Guillaumot / Photo : Mahmoud Al-Basos, Reuters