Grâce à Gleeden, un site de rencontre extra-conjugale, on sait que le mois de janvier est très propice à la tromperie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il existe des espaces spécialement dédiés aux relations en dehors des liens conjugaux, c’est-à-dire du couple. 

Comme tous les ans, la fin de l’année est synonyme de remise en question et fait naître de nouvelles résolutions. Dans ce contexte on peut vite se mettre la pression : arrêter de fumer, aller au lit tôt, manger équilibré, faire plus de sport, ressembler à Julia Roberts… mais certain·es peuvent également avoir comme résolution de trouver un amant ou une amante. Quoi qu’il en soit, Gleeden remarque à chaque début d’année un pic d’inscriptions. 

Oubliez le 23 avril… 

Le 23 avril est la journée mondiale de l’infidélité, oui maintenant on a des journées mondiales pour tout ! Toujours selon ce site de rencontre, et un sondage mené auprès d’environ 18 000 utilisateurs de la plateforme, le 10 janvier serait la journée où on a le plus de risques de tromper ou de se faire tromper. Cette année, le 10 janvier est un vendredi, et le vendredi tout est…

Tout cela serait-il dû aux fêtes de fin d’années ? On peut faire le rapprochement avec le nouvel an, fête opportune aux nouvelles rencontres. Mais selon le sondage, la moitié des personnes interrogées disent qu’ils ont besoin de retrouver une “certaine liberté” après des fêtes de fin d’année souvent étouffantes… En même temps les repas de fêtes, t’en fait un avec les copains, un avec ta famille, un autre avec la belle-famille et c’est souvent là que la remise en question commence… La période de Noël et les jours qui suivent le passage à la nouvelle année sont une source de bilans personnels, d’envies nouvelles, de changements.

Et c’est quoi les raisons ? 

Pour 64% des personnes interrogées, tromper son·sa partenaire est un désir d’un “retour à la vie normale” et la possibilité de faire de nouvelles rencontres. 34% des sondé·es expriment le “besoin d’apporter de la nouveauté”. Enfin, 28% des interrogé·es se sentent plus enclins à “essayer de nouvelles expériences”, ce qui se rapproche légèrement de la deuxième raison. 

On observe que la tromperie regroupe plusieurs significations et interprétations. On pense souvent qu’on trompe parce qu’on n’aime plus la personne, mais il existe d’autres raisons qui conduisent à l’infidélité.

Mais alors comment définir l’infidélité ? 

La question reste épineuse, l’infidélité est propre à chaque personne. Le numérique élargit également à l’éventail de rencontres. Mais est-ce que chatter c’est tromper ? Regarder un film pornographique ? Être inscrit sur un site de rencontre ? Avoir des relations sexuelles tarifées ? Se rendre dans des clubs de strip-tease ? Ou avoir un plan cul ?

Pour Esther Perel, psychothérapeute, l’infidélité « inclut un ou plusieurs éléments : un secret, une alchimie sexuelle et une part d’affectif ». La définition n’est pas fixe, il s’agit ici de donner une vision élargie et donner des repères à ce qu’est la tromperie. L’autrice fait également référence à une nouvelle infidélité qu’elle qualifie d’infidélité émotionnelle où les rapports sexuels sont exclus. Ici, la tromperie est « la proximité affective inconvenante réservée d’habitude aux partenaires officiels ». 

Enfin, on peut se référer à la sociologue Eva Illouz, qui nous éclaire à travers son ouvrage Pourquoi l’amour fait mal sur un nouveau rapport à l’amour où se dessine une économie sexuelle et émotionnelle. Entre la difficulté voire le refus de s’engager, l’incapacité de choisir, les marchés matrimoniaux et l’autonomisation de l’individu face à l’amour, cette enquête illustre un sentiment aussi ancien, que l’on pensait stabilisé, se transformer au gré de la société.

En tout cas, quoi qu’il en soit je vous rappelle que le 10 janvier c’est demain, également la Saint Guillaume (coïncidence pour certain(e)s ?), donc faites-vous kiffer ou méfiez-vous, à vous d’en décider !

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Texte : Camille Brandard

Tableau à la Une : Judith décapitant Holopherne, de Artemisia Gentileschi