Cette semaine, un ovni débarque au Théâtre de la Manufacture à Nancy. Dialogue avec ce qui se passe, nouvelle pièce d’Adrien Béal, essaie d’interpréter le temps qui passe sur un plateau de théâtre. Ça paraît alambiqué, ça semble difficile à appréhender, mais c’est une expérience unique et réussie pour traiter du cheminement de nos pensées.

1) Parce que tout est banal

La pièce commence par une simple discussion entre ami·es. Un personnage voulait écrire à son neveu lundi, mais elle ne souvient plus pourquoi. Alors ses ami·es vont l’aider à se remémorer. Petit à petit, de nouveaux personnages débarquent, et participent à la quête. On a tous·tes vécu un moment de doute, d’oubli, où chaque pensée devient à la fois un obstacle et une étape vers ce qu’on veut trouver.

©JEAN-LOUIS FERNANDEZ

2) Parce que la peinture est le medium

Le décor est très simple. Des petits éléments, une lampe, une bouilloire, une table. Et une grande planche sur un côté, sur laquelle les personnages vont peindre, pour matérialiser les pensées, pour créer un chemin, ou du moins tenter de le faire. La peinture devient alors lieu de l’imaginaire et lieu du concret, à cheval sur ce paradoxe.

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3) Parce que l’indicible devient concret

Représenter le temps, ça c’est un sacré défi. La notion est censée rester à l’état d’idée. C’est tout le pari ici : comment faire du temps un objet, quelque chose qu’on peut contrôler. Et c’est là que Dialogue avec ce qui se passe réussit son tour de magie, il emmène le public avec lui, et trouve un enjeu humain pour rendre le temps palpable.

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4) Parce que c’est un enjeu collectif

Toute l’expérience part du rapport entre acteur·ices et public. Le temps qui passe, il est aussi concrètement en train de passer pendant la pièce. Alors pour rendre le projet commun, public et personnages sont liés, ils s’étonnent des mêmes choses au même moment, ils traversent les mêmes émotions, ils participent à la même enquête, et, au final, en sortent avec une expérience commune sur notre rapport au temps.

5) Parce que c’est remarquablement interprété

En tant que public, face à une pièce qui peut nous emmener n’importe où, on a besoin de suivre les personnages, et pour cela, il ne faut pas qu’ils nous lâchent. On a de la chance, Lou-Adriana Bouziouane, Pierre Devérines, Émile-Samory Fofana, Julie Lesgages, Louis Lubat et Laurence Mayor sont très fort·es, ils répondent parfaitement à l’enjeu.

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Il y a encore sûrement des points qu’on ne comprend pas, qu’on arrive pas à palper avant d’y être, c’est normal, on vous l’a dit, c’est un ovni. Et c’est pour ça qu’il ne faut pas le rater. C’est une expérience collective qu’on ne vit qu’une fois.

Dialogue avec ce qui se passe joue au Théâtre de la Manufacture, à Nancy, du 18 au 21 novembre.

Mardi 18 novembre à 20h.

Mercredi 19 novembre à 19h.

Jeudi 20 novembre à 20h.

Vendredi 21 novembre à 20h.

Plus d’infos ici. Prenez vos places ici. C’est 6€ pour les étudiant·es.

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Compagnie Théâtre Déplié

Durée 1h15
Avec Lou-Adriana Bouziouane, Pierre Devérines, Émile-Samory Fofana, Julie Lesgages, Louis Lubat et Laurence Mayor
Texte Nicolas Doutey
Mise en scène Adrien Béal
Collaboration artistique Yann Richard
Scénographie  Lucie Gautrain et Daniel Jeanneteau
Costumes  Élise Garraud
Création lumière Juliette Besançon
Assistanat à la mise en scène  Alice Roudier
Régie générale, son et plateau  Martin Massier
Régie lumière  Théo Tisseuil
Participation création décor  Blandine Massier
Direction de production et de développement Fanny Paulhan
Chargé de production  Pierre Moinet
Relations presse  Agence Plan Bey

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Texte : Joshua Thomassin

Photo de Une : Jean-Louis Fernandez