Ce président de la République, qui cette semaine, plusieurs fois, a déshonoré la France. Celui qui s’est fait élire deux fois en implorant un barrage républicain contre un parti d’extrême droite sur lequel il calque maintenant sa respiration. Celui qui clamait faire de la cause des femmes une priorité et en même temps, vient à la télévision prendre la défense d’un acteur dépositaire de propos inqualifiables, indéfendables, insoutenables*. 

Ce petit bonhomme sinistre, qui entrera dans l’Histoire oui, mais pas comme il en rêve. On prononcera son nom pour parler du temps perdu, des idéaux défaits. On parlera de lui comme de celui qui a permis au programme des fascistes de se réaliser. Ce triste marchepied, coupable de regarder passer l’urgence climatique. Ce guignol privilégié depuis toujours dont les pions font de la politique sans connaître la vie réelle mais en inventant des fantasmes identitaires à un peuple tordu de pauvreté. Ce pathétique banquier arriviste a condamné la France à régresser profondément sur ses valeurs humanistes, déjà largement en péril. Ce pantin qui s’évertue à défendre un système dont il est le parfait avocat. Un vieux monde où les hommes ne sont pas punis pour leurs fautes. Où les légions d’honneur sont irréversibles. Où la naissance conditionne. Où les papiers sanctionnent. 

Quand il est arrivé au pouvoir en 2017, nous savions qu’il allait favoriser les plus riches, et que les plus pauvres seraient toujours plus pauvres. Ce que nous ne pouvions envisager, c’est jusqu’où il irait racler dans les cerveaux pourris des identitaires. Cet homme là, est le déshonneur d’un grand pays, la France, qui a pour mission devant les autres d’accueillir sans conditions, sans besoin de main d’œuvre. Un pays qui abrite avant d’utiliser. Un pays qui protège. Un pays pour celles et ceux qui fuient, travaillent, se reposent, pensent, proposent ou ne font rien. C’était celui-là, le pays des Lumières. 

Coupables, celles et ceux qui vivent dans une époque révolue, qui incarnent un monde périmé, qui sent le soufre des années d’avant la Deuxième Guerre mondiale. Un temps où les dirigeants ne voient rien, se goinfrent, vocifèrent. Emmanuel Macron, et tous les défenseurs du vieux monde se donnent bien du mal pour être parfaitement à rebours de notre temps. Sur cette planète incendiée, tout ça ressemble à un dernier bal, où se rejoue une éternelle et désastreuse comédie bien française. 

__

*Il est bien entendu évident que le président de la République a déclenché cette nouvelle polémique à dessein, une ignominie en chassant une autre : on parlera un peu moins de sa loi raciste. Il n’est pas bête, il est cynique.

Arthur Guillaumot