Zed Yun Pavarotti – De larmes 

La musique de Zed Yun Pavarotti n’est jamais aussi belle que quand elle se pose sur les crêtes, quand elle frôle, qu’elle voltige, qu’elle se risque aux précipices. De larmes illustre très bien cette idée, de risquer les merveilles. La voix griffe comme une beauté violente, sur des textes précis comme les abîmes. Les guitares sont comme des bagnoles infernales, elles illuminent tout. De larmes, c’est un son qui claque comme la solitude dans un hôtel de Margate en hiver. Cette sensation impossible à dessiner, il la couche. Beauseigne, son premier album est l’un des plus beaux disques sortis cette année. Retrouvez la partie 1 et la partie 2 de notre grande discussion avec Zed Yun Pavarotti.

Fils Cara – Sous ma peau

La poésie ouvragée de Fils Cara claque comme les étendards fleuris de 2000 chevaliers sans épées. Fictions, son deuxième ep, sorti en Septembre, est le recueil de fragments purs de moments impossibles à délimiter. C’est la magie du trop grand, du trop beau, du trop fort. C’est ce qu’on se prend dans le bide, avec des morceaux comme Hurricane ou New York TimesSous ma peau est d’une autre encre, intime et sauvage à la fois, qui résonne, par vibrations. Si vous voulez savoir ce que c’est, l’ivresse d’amour qui tournoie, allez écouter ce morceau. Le clip est merveilleux, réalisé par Hugo Pillard. On en place d’ailleurs une pour le très beau Novembre (ep) de Trente (Hugo Pillard) sorti vendredi. Retrouvez la partie 1 et la partie 2 de notre grande discussion avec Fils Cara.

Yelle – Vue d’en face

Vue d’en face, c’est vraiment un morceau fait pour cette année, où l’espionnage du voisinage est revenu en haut des activités cools selon les magazines. Ça serait offensant de présenter une nouvelle fois l’album majestueux et ample de Yelle, paru en septembre. Sérieux, de la musique de la malice comme ça, ça fait du bien. Il y a dans la musique de Yelle, ce charme marin, qui part, qui revient, l’espace du plaisir. Sur Vue d’en face, chorée en satin et jumelles sur voisins, avec Nicolas Maury, c’est brillant. (Trop hâte d’aller au ciné voir Garçon Chiffon).

Lala &ce – Dodow&ve

Je voulais déjà parler de ce morceau la semaine dernière. Mais en fait j’ai eu besoin de marcher un peu dans la ville avec Dodow&ve dans les oreilles. Pour voir des fleurs couler des trottoirs et du sang gribouiller les murs. La musique de Lala &ce c’est des images violentes qui ont le toucher du velours. Le sublime qui côtoie le crade, comme chez Baudelaire. Ça fait des années que je suis complètement fasciné par son postulat artistique et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Son premier album Everything Tasteful sortira au début de l’année.

Le Juiice – Buvance (feat Stavo)

Clairement le son qui m’ambiance depuis que je l’ai entendu. Collaboration au sommet entre deux étoiles puissantes. Si j’étais le môme qui fait le buzz sur twitter en ce moment, je dirai que ce morceau est trop bien parce qu’il me donne envie de crier et danser en même temps. Dans les faits, c’est l’occasion de dire que le projet Jeune Ceo de Le Juiice est dispo depuis vendredi, avec des collabs avec Jok’air et Meryl. C’est surtout un projet très cohérent et hyper abouti. Que des claques. On rappelle aussi que Stavo, qu’on remercie comme toujours pour les travaux, a sorti Blo II, avec son 13 Block, c’était aussi ce vendredi de folie.

Dinos – Moins un (feat Nekfeu)

Dinos a sorti son troisième album ! Le rappeur de la Courneuve reviens avec Stamina, un album plus court que les deux précédents mais qui tient de nombreuses promesses. Dinos a fait le choix de ne pas annoncer les différents feats de son album, choix assumé puisqu’à la sortie du projet ils n’étaient même pas mentionnés sur la tracklist Spotify. Les fans ont donc pu se prendre le bail à minuit,  commencer par le très bon Dyptique avant d’entendre un gros « feu feu feu feu » qui annonce très explicitement un feat avec le Nek. 7 ans après leur premier feat, Dinos et Nekfeu réitèrent sur Moins un. Un Dinos en puissance, qui rentre sur le son déchaîné, qui fait kiffer. Un Nekfeu toujours aussi juste et classe l’accompagne pour un featuring qui, au vu des scores streaming, a plu instantanément. Le refrain, à deux, est énorme. Le même refrain solo de Nekfeu à la fin du son rend l’œuvre intéressante du début à la fin. Ces types font plais’.

Iglooghost – Eœ (Disk•Initiate)

Ce que fait Iglooghost me paraît fabuleux. Le producteur électro est en train de créer un univers riche et magnifique autour de son prochain projet. Après des projets précédents aux directions visuelles et artistiques très abouties, pertinentes, même magnifiques, Iglooghost a sorti un mini documentaire sur sa chaîne Youtube où l’on apprend l’histoire d’une musique perdue dans l’histoire de son village : la « Lei music ». Une musique aux notes graphiquement représentées par de superbes formes. Un truc très mystique et mystérieux qui me fait attendre avec impatience la suite. Au niveau de la musique, c’est toujours aussi créatif, musical et expérimental. Le son est majoritairement au violon, accompagné par toute sorte de sons différents, métalliques, religieux, étranges. J’ai très hâte d’entendre ce projet, et de le voir se construire au fur et à mesure. Cette folie, cette liberté est somptueuse.

Vald – Gotaga

Quand j’ai vu que Vald allait faire un son appelé Gotaga, je me suis dis qu’on tenait peut être un des meilleurs sons de l’année sans trop de problèmes. Ce n’est finalement pas le cas, j’suis un peu déçu de ce refrain. Après ce que Vald a réussi à faire sur l’album de GIMS (pas encore sorti mais j’étais là) avec la phrase ‘Toute la night sur Fortnite » je m’attendais à mieux mais on n’a pas toujours ce que l’on veut. Gotaga reste du Vald très appréciable et on aime cette collab. Le son est sur le nouvel album de son label sorti vendredi Echelon Vol.1.

13 Block – Moula

Gros gros album que vient de sortir le 13 Block. Blo II est une véritable assise dans le rap français pour le groupe de Sevran maintenant bien installé. Ils maitrisent tout leur univers et l’évolution est vraiment saisissante depuis le premier album. Merci à Stavo, Zed, Zefor et OldPee pour les travaux. Moula est un de mes sons prefs de l’album.

YEИDRY – Nena

L’artiste italienne a grandi entre la République dominicaine et l’Italie. C’est de là qu’elle puise ses influences musicales pop RnB et musique latine traditionnelle. En 2020, elle publie Nena, une touche de musique électronique et des paroles en espagnol pour raconter ses histoires d’amour entre une mère et un enfant, et ses sacrifices. Une balade qui dépasse la barrière du langage.

Daniel Johnston – Walking the cow

L’artiste américain originaire de Sacramento a toujours su se faire remarquer par sa personnalité comme ses projets musicaux atypiques. Touchant à la musique folk, pop et rock, il est également connu pour être dessinateur de bande dessinées, il a su gagner un statut d’artiste culte auprès des auditeurs et des critiques. C’est plutôt sympa de promener une vache, vous devriez essayer.

Sir Was – In The Midst

Sir Was, le nom de scène du très prometteur Joel Watsberg, artiste suédois au style atmosphérique. Issu de son premier projet sorti en 2017 – Digging a Tunnel – ce morceau plein de punch montre bien de quoi est composé l’univers du petit gars. Il y a un peu d’electronica, de pop psyché ou même des pointes de jazz, mais toujours cette impression d’être emmené en bord de mer en écoutant le bougre.

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