Euphoria, la nouvelle série HBO, vaut le détour. Le synopsis qui pourrait paraître léger pour certains dévoile une profondeur étonnante. Celui-ci raconte l’histoire de Rue , que l’on voit tenter de reconstruire sa vie après un séjour en centre de désintoxication, elle évolue dans le milieu hostile qu’est le typique lycée américain et s’efforce de garder une place auprès de sa mère et sa sœur.

Ne vous inquiétez pas : les scénaristes n’ont pas pris le risque d’oublier les personnages que sont le couple phare du lycée : le joueur de football américain et la cheerleader. Pourtant ce ne sont pas à eux que reviennent les rôles de stars de la série. Mais plutôt Zendaya, portant encore malgré elle l’image « disney channel », qui prend le contre-pied avec son rôle de jeune femme qui lutte contre son environnement mais également contre elle-même.  Voilà le personnage principal, celle qui aurait pu passer inaperçue, ou pire celle qu’on évite de mentionner, celle qui commet des erreurs. Le personnage de Rue peut nous paraître désespéré, noyé dans cette vie qui semble la submerger mais la romance fait son entrée et entraîne une certaine euphorie. Cette rencontre amène une humanité appréciable dans cet univers sombre, une relation ambiguë avec une personne qui l’est tout autant, Jules. Qui elle est aussi est complexe, comme le sont toutes les entités de cette série en réalité.

image

Et ce sont surement grâce à leurs personnalités reconnaissables, différenciables et désinhibées que cette série tape si fort. Tout le monde trouve sa place à l’écran au fur et à mesure que les jeunes adultes parviennent à se faire une place dans le monde. L’esthétique parfaitement maîtrisée entre le glamour, la douceur et la violence des corps et des esprits nous plonge dans un univers pas si étranger du notre. Chaque personnage parvient à créer une intimité avec le spectateur, leurs univers leurs sont propres ainsi que leurs styles vestimentaires qui transparaissent comme un véritable moyen d’expression. Un mélange de spleen et d’idéal se dégage, pour nous laisser bouche bée devant la force de certains et la fragilité humaine d’autres. Tout fonctionne, tout concorde, la soundtrack est minutieusement choisie pour nous emmener là où le personnage va.

Ma théorie favorite reste celle de la ressemblance frappante et surement voulue entre Fez le dealeur au grand cœur et le regretté MacMiller mais tant d’autres vont bon train. La beauté de la scène finale nous laisse sur notre faim et j’espère vivement que la saison deux ne nous décevra pas.

Bon visionnage.


Eve