Chers Etats Unis D’Amérique,

Pays désuni, je suis venue te rendre visite avant tout ça mais sache que les grévistes devant ton casino d’Atlantic city étaient là bien avant ton élection cher président.

 Ils protestaient, et quelques kilomètres plus loin un homme n’avait pas honte d’afficher sa voiture couverte d’autocollants « refugees away », celui-ci doit probablement être fier de ce vers quoi son pays se tourne en ce moment. Il fait partie de ceux qu’on ne met pas en avant, puisqu’on préfère voir la Katniss Everdeen qui sommeille en Jennifer Lawrence se réveiller pour te faire un doigt d’honneur à la télé. Vous êtes 59 937 338 autres qui parfois se cachent ou bien expriment leur fierté, nous ne la voyons pas votre fierté, nous ne voulons surement pas la voir.

Mais malgré tout ça essayons de ne pas oublier tes plages désertes du Cap Cod, celles qui inspirent les écrivains et abritent des maisons vides qui nous semblaient mériter un peu plus qu’être considérées comme une maison de vacance ou on séjourne une semaine par an pour s’échapper de la ville.  J’ai vécu le 14 juillet 2016 à tes cotés cher Massachussetts et le drapeau français que nos voisins ont hissé le lendemain, les mots de ta caissière de supermarché lorsqu’elle a su notre nationalité m’ont apaisé.  Prince George je pense à toi, cette petite ville ou tout n’est que drapeau arc en ciel, ou l’homophobie n’est même pas une option, je pense à vous chers habitants, qui marchaient fièrement dans la rue, et je sais que vos rues n‘ont pas changé d’allure.

Ta chaleur étouffante chère Géorgie du sud me manque également, désolée de ne pas mettre levée plus tôt le matin pour marcher dans tes rues au « frais ». Mais je t’ai aimé, j’irais même jusqu’à dire que tu es mon coup de cœur de l’aventure, tes ruelles parsemées de palmiers et de boutiques hors de prix. Tes cimetières au détour d’une rue, un cimetière ou la végétation ramène la vie par-dessus les tombes. J’aime ton histoire et désolée de ne pas avoir été complètement attentive dans ton musée sur l’esclavage, installé dans la rue ou prenait place le marché aux esclaves. J’aurais aimé lire toutes tes affiches, en apprendre encore plus, mais mon corps a préféré me faire voir tout noir et me faire m’assoir par terre, désolée mais ta chaleur m’avait affaibli. Merci Charleston, je rigole encore quand je vois Raleigh sur la carte, Charleston sache que l’on t’a volé la place de capitale de l’Etat mais tu n’en a pas besoin, on sait tous que rien ne pourra t’égaler. Rien ne pourrait remplacer tes anciennes plantations de coton, qu’on visite désormais comme si non, non ce n’était pas possible, 12 personnes ne peuvent pas vivre dans un si petit espace, une si grande maison ne peut pas être construite pour un couple à 20 mètres d’eux.

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On ne peut pas parler de toi sans mentionner New York ? Tu ne m’as pas déçue, enfin Times Square est légèrement surcoté à mon gout, mais ton agitation est belle. Tes musées et tes buildings sont surdimensionnés mais c’est pour tout ça qu’on t’aime. C’est pour ton irrationalité, pour tes quartiers à deux blocs d’écart mais qui pour nous sont séparés par une frontière, ta population pressée qui n’a pas le temps de lever la tête. Pour nous laisser nous assumer en tant que touristes de base, ta vue de l’empire state est aussi impressionnante que dans les films et ta statue de la liberté est belle est bien réelle. 

Je finirai par une spéciale dédicace à toi musée du journalisme de Washington. Parce que tu étais puissant, je pourrais revenir uniquement pour te voir à nouveau, l’antenne des Twins Tower m’a fait un certain effet.

Je n’ai pas pour projet d’habiter chez toi, tu m’en excuseras, les canadiens ne t’aiment pas vraiment et je suis officiellement dans leur équipe, mais tu m’en as appris des choses, j’ai vécu mon rêve américain lors de ce voyage et je sais qu’il n’existe pas désormais.

Xoxo

Eve


Eve – Cartes Postales